Italie – les Pouilles ça dérouille – descente vers le Sud

Chargé de camions, des conducteurs associés, d’un couple de randonneurs et d’une famille chevelue à vélo, le navire quitte le quai de Patras en Grèce. Direction Brindisi en Italie en ce 4 février.

A peine parti, le capitaine annonce une arrivée retardée de 4 heures en raison des conditions météo…bon pour une traversée de 17 heures c’est pas pire.

Ah oui ça souffle un peu

Puis passe en boucle un message de l’équipage invitant à ne pas aller sur les ponts extérieurs… ha. Ça va brasser. En effet, une fois sortis des iles ioniennes la mer se creuse et le navire tangue dans tous les sens. Dans un premier temps ça aide bien pour s’endormir. Au matin ça continue de plus bel, « balance, secoue » répète Apolline avant de rendre son biberon… Par solidarité maternelle, Daphné en fait de même. Seul Julian garde la motivation de se gaver et de se promener dans les espaces communs. Fait rassurant, tous les autres passagers sont aussi allongés sur les banquettes et n’ont pas l’air à leur aise. Du coup nous en faisons de même et restons allongés toute la matinée.

Beeuuurrp


Enfin nous arrivons à quai à Brindisi après 22 heures sur le bateau. Le vent est toujours aussi fort. Nous sortons en exclusivité avant tout le monde mais ce n’est pas un cadeau. Les rafales continuent de nous secouer et nous faisons de grandes embardées sur les quais sous le regard amusé de la douane. Heureusement nous tournons à la sortie du port et le vent nous pousse au centre ville. Nous cherchons en vain une pizza pour se remplir les estomacs maltraités. Les rues sont désertes en ce début d’après-midi, heure de la sieste oblige. Nous nous rabattons sur un autre plat typique : kebab frites. Il est temps de trouver un logement… un petit tour sur internet et nous voilà en 15 minutes dans une chambre toute proche. C’est beau la technologie et les cartes de crédit.

Bienvenus en Italie !

Jeudi 6 février
Nous visitons tranquillement Brindisi et achetons une carte SIM italienne. On va pouvoir chercher des couchsurfers et warmshowers à fond avec nos données mobiles et même s’abonner à Netflix vu qu’on a 30Go…. Le soir nous allons manger dans la meilleure pizzeria de Brindisi avec Alessia et Savino, des couchsurfers qui nous ont répondu juste après avoir réservé notre BnB. Ils commandent pour nous les meilleures spécialités de la maison et nous indiquent quelques endroits à aller voir, belle soirée, belle rencontre.


Vendredi 7 février

Ce matin juste après le petit-déjeuner, voilà qu’Apolline ne peut plus marcher. Elle se tient le genou en faisant aïe aïe aïe. Bon ! qu’est-ce qu’on fait ? Nous essayons divers stratagèmes pour essayer de la faire marcher. Elle fait quelques pas puis s’arrête devant la porte et pleure un peu. Est-ce qu’on fait l’étape jusqu’à Lecce et on voit ce soir ce que ça donne ? On est vendredi, trouver un docteur ou les urgences le weekend va être terrible. Il vaudrait mieux consulter ici. Nous envoyons un message à Alessia pour lui demander si elle connaît un docteur et s’il y a un hôpital public à Brindisi. Elle nous répond qu’elle peut passer dans 15 minutes pour nous emmener aux urgences. Adorable. Elle nous accompagne et attend avec nous, elle nous sert d’interprète parce qu’on ne comprend pas trop où attendre, que faire etc.

On s’éclate aux urgences !

Après plusieurs heures d’attente entrecoupées d’une première visite puis d’une radio, nous avons enfin le verdict : arthrite fogacia… c’est quoi le rapport avec la fougasse ??? Aaaah ! Fugace… ça apparaît comme ça repart : d’un coup ! Ça arrive aux jeunes enfants après une infection et en effet Apolline a eu un petit rhume il y a 2 semaines. Comme dirait le médecin les petits ne savent pas dire à quel point ils ont mal donc s’ils ont mal ils arrêtent de faire fonctionner. Ouf ! ce n’était pas grave, on peut rentrer chez nous… Enfin chez Alessia et Savino du coup.

Il est 17h, Apolline est crevée mais elle galope comme un cabri. Après son plat de pâtes, elle tombe direct quand on la couche. Nous avons la soirée pour nous. Savino nous cuisine de superbes spaghettis à la carbonara, le tout arrosé de bière puis de rhum avec le chocolat que nous avons apporté. Une petite douche et c’est notre tour de tomber comme des souches… c’est encore plus épuisant que de faire du vélo !

Alessia et Savino aux fourneaux

Samedi 8 février

Après cette bonne nuit réparatrice et une Apolline en pleine forme, nous enfourchons nos vélo pour rallier Lecce. Le vent dans le dos, nous roulons les 30 premiers km en 1h30, ça fait plaisir. Nous nous arrêtons sur une plage pour pique-niquer. Savino nous avait prévenu, il y a plein de déchets l’hiver mais l’été la commune nettoie les plages pour que les touristes puissent venir profiter du beau sable fin.

Chouette ! Un nouveau râteau et une pelle pour Apolline !

En effet nous découvrons une magnifique plage de sable fin jonchée de détritus. C’est désolant, le regard balance entre cette belle mer turquoise et ces tas de déchets humains vomis par la mer. Je suis désespérée, plantée là, et j’entends la petite voix d’Apolline qui se rapproche de moi « maman, maman » pour elle pas de problèmes, c’est génial on est à la plage… Mais merde ! non ! c’est pas normal ! C’est honteux, tout simplement honteux ! C’est notre société, celle où je suis née, nous y sommes tous dedans, nous sommes tous responsables ! En 10 mois sur les routes d’Europe à vélo, on a le temps de les voir toutes ces saloperies sur le bord des route et croyez-moi, aucun pays n’est épargné, le problème est de partout, partout, partout ! Donc maintenant c’est STOP, on arrête les déchets. L’enjeu maintenant ce n’est pas le tri, c’est simplement de ne plus produire de déchets, plus du tout ! On a déjà 50 ans de déchets à gérer sur les bras, c’est plus la peine d’en rajouter. Alors à partir de maintenant on arrête les conneries :

– on oublie que les coton-tige ont un jour existé et on passe à l’auriculli (ou on assume avec fierté son cérumen)

– on arrête les tampax avec applicateur en plastique dont la durée vie est d’environ 3 secondes,

– on recharge les stylos au lieu de les balancer,

– on boit de l’eau du robinet et si on est vraiment accro au soda, on tend notre verre à la fontaine dans les fast-food et on le boit sans paille,

– on garde toujours une boîte pour emporter les take away,

– on passe aux couches et lingettes lavables pour les bébés.

Déjà rien qu’avec ça, on aura enlevé les 3/4 de ce qui m’a mis en rage sur cette plage (whah la rime !) merci ! merci ! merci !

(Si vous avez des questions sur le zéro déchet, n’hésitez pas… dans notre vie normale, on essaye de réduire au max. Malheureusement, en voyage c’est plus compliqué, mais au retour c’est puissance 10 000 !)

Revenons à nos moutons

Dimanche 9 février

Journée de repos à Lecce. Matinée balade pour visiter, nous allons au parc rempli de gamins déguisés pour carnaval, c’est la foule !

Invasion de reines des neiges et spiderman

L’après-midi on se sépare en deux. Julian va continuer de visiter et je rentre avec Apolline pour faire la sieste. Mais impossible de dormir et étant fatiguée moi aussi, je m’acharne pour la faire dormir. Elle est crevée aussi. C’est la maxi crise pour nous deux. Julian rentre et nous trouve toutes les deux sur les nerfs. C’est souvent plus compliqué de lui faire faire la sieste les jours de pause car elle est dans un nouvel endroit et de notre côté on tient à ce qu’elle fasse la sieste dans un lit quand c’est possible car elle passe déjà beaucoup de temps dans la charriote. Finalement la charriote est son lieu de sieste privilégié et généralement quand on l’installe dedans au bon moment, ça ne prend que deux-trois minutes avant qu’elle ne s’endorme… bref nous avons aussi nos questions de parents à gérer, comme tous les parents.


Lundi 10 février

Nous partons sur une super piste cyclable séparée des voitures mais couverte d’aiguilles de pins. Elle ne semble pas souvent empruntée, nous sommes peinards mais ne roulons pas à vive allure. Nous alternons donc avec la route.

Nous nous arrêtons manger à Otranto où je profite de la pause pour raccommoder (ou plutôt ressusciter) le short de Julian qui l’a totalement éventré en l’accrochant à la selle. On voit tout son popotin. Ce ne serait jamais arrivé avec un cuissard ! …mais je préfère faire une demi-heure de couture que de le voir avec un moule- biiiip pendant un an !

Atelier couture

Le soir nous installons le campement sur une toute petite plage juste à côté d’un camping-car de danois avec qui nous parlons bien. Ils sont très sympas et admirent notre voyage. Ils partent chaque hiver pendant 3 à 5 mois pour se mettre au chaud dans le sud de l’Europe. Ils sont retraités et ce sont leurs enfants qui leur reprochent de partir si longtemps !

Vue depuis les hauts d’Otranto


Mardi 11 février

Route au sud, c’est beau, grande montée suivie d’une grande descente avec vue sur la mer.

Descente sur Santa Maria di Leuca

Nous arrivons à Santa Maria di Leuca par le haut de la ville. Avant d’aller plus loin, petite prospection des lieux de bivouac… nous repérons un trulli. Ce sera génial ! Nous partons tranquillement explorer la ville, son aire de jeux, son café et ses fogaccia que nous emportons pour les déguster dans notre hutte.

Notre beau trullo

Nous sommes au bout du bout du talon de l’Italie !

La fiat 500 originale, on est bien en Italie !

2 réflexions sur « Italie – les Pouilles ça dérouille – descente vers le Sud »

  1. Catherine Krupezack 4 mars 2020 — 21 h 33 min

    Viva Italia ! super le trullo
    Bonne route !

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  2. heu… vous vous trompez de côté, chez vous c’est plus à l’Ouest ! Revenez vous nous manquez !
    Bisous
    Alice

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