Faìlte en Eire : bienvenue en Irlande – Episode 1 – la côte sud de Cork à Bantry

Nous vous quittions lors du dernier épisode à bord du ferry pour l’Irlande. Si nous vous écrivons aujourd’hui, c’est que nous sommes bien arrivés en Irlande.

Arrivée à Ringaskiddy

La traversée s’est bien passée. Même si nous remercions grandement les musiciens qui ont joué toute la matinée, ce qui a permis à Daphné d’oublier un peu son mal de mer pendant que Julian dormait dans la cabine, et à Apolline d’écouter la musique, de danser et de charmer tous les passagers avec ses coucous et ses sourires coquins.
La mer se calme dans l’après-midi grâce à un beau temps qui nous permet d’apercevoir les côtes britanniques et surtout de dormir comme des bébés dans la cabine. Comme attendu, nous accostons ce 18 mai à 20h30 dans le petit port de Ringaskiddy. Par contre le débarquement se fait par l’arrière ce coup ci, du côté opposé des vélos. Nous nous faufilons au millimètre près pour sortir en premier et profiter du jour qui reste. Faut pas se tromper de voie en sortant : ici on roule à gauche, heureusement que Julian avait un peu d’expérience de la Nouvelle-Zélande, car Daphné est complètement paumée sur ces routes.

Le GPS est déjà réglé pour nous mener chez nos hôtes de dernière minute. Arrivée prévue à 22h20 donc on force un peu sur les pédales. D’autant plus que nous enchaînons les montées, pfiou ! C’est plus la Loire ici ! Cela permet quand même une arrivée sur Cork par les hauteurs. Nous nous laissons descendre et sommes accueillis par une pakistanaise puis une chilienne, une belge, une française et enfin la maîtresse de cette coloc, une autre pakistanaise.

Malgré la grande taille de la maison, il ne reste plus que les salons ou le jardin de libre. Nous choisissons le jardin mais la cheffe de maison fraîchement (23h) rentré du travail nous confie son (immense) chambre avec son (immense) lit et son (immense) salle de bain adjacente avec jacuzzi. Nous obéissons, la fatigue nous donnant bonne conscience…

Dimanche c’est repos ; et shopping dans ce pays anglo-saxon. Julian part acheter le nécessaire de survie : une bâche de chantier et du scotch pour la charriote, une prise électrique anglaise-Europe et la bouffe pour notre coloc. Nous négocions de rester une deuxième nuit mais uniquement dans le jardin. Comme nous sommes nuls en négociation, nous nous retrouvons de nouveau dans la chambre immense et les locataires dans les divans.

Apolline s’occupe du trajet

Requinqués par cette pause ensoleillée, nous partons ce lundi sur la côte sud comme d’autres vont dans le sud-ouest Lyonnais.

Nous passons par le centre-ville de Cork très animé, en regrettant de ne pas en avoir profité en soirée. Nous ratons l’occaz de se faire héberger en laissant filer ce jeune irlandais venu nous parler pour nous dire qu’il partait lui aussi pour un tour d’Europe à vélo dans 2 semaines. Raté !

La route s’annonce tout droit plein sud. Et en effet elle est bien droite… la sortie de Cork nous met bien en jambe, du jamais vu sur la Loire. Une deuxième montée, ou plutôt mur, nous fait mettre pied à goudron.

Les raccourcis du GPS pour éviter les grandes routes

Nous poussons nos véhicules en se disant que la mécanique c’est pas si mal niveau rendement. Un peu plus loin, une 2ème montée en chemin est riche en apprentissage :
– quand une locale te conseille un raccourci en disant que ça va être « tough » même « very tough » avec la charriote : ne les écoute pas.

– Quand tu pousses ton vélo dans ce fameux raccourci et que tu vois paisiblement remonter une branche de ronces le long de ton garde boue dans ton pneu, c’est que tu es en train de crever.

– Et quand tu répares ta crevaison et que la proprio de la seule maison du coin te dit « attention à cette descente elle est raide », et qu’elle écarquille grand les yeux quand tu lui dis que tu viens de la monter, tu te dis que tu vas pas aimer ce pays…

Après ces 37km, le village coloré de Kinsale nous accueille avec la plus belle des récompenses : un bon fish&chips avec du poisson frais. Nous le gardons au chaud dans le sac en attendant de trouver un spot pour bivouaquer.

Devant la plage avec nos vélos, un irlandais :

– « vous cherchez un coin pour planter la tente ?

– euh oui on aimerait bien dormir ici

– si vous continuez un peu le chemin, il y a un super endroit où des gens campent des fois, vous serez tranquilles ça ne craint rien

– ok merci !  »

… whahou premier bivouac irlandais au top !

Apolline ayant décidé de se lever à 6h30, nous prenons notre temps le matin et Julian, ayant vu les cinq irlandaises venues se baigner hier soir à 22h, tente une baignade… il n’ira pas plus loin que sa virilité, malgré son courage face à l’eau froide.

Mardi, nous partons pour le phare de Old Head sur une péninsule avec l’océan à 300° à 10 km de Kinsale. Le bout de la péninsule nous est inaccessible car ce n’est pas moins que le terrain de golf le plus difficile du pays réservé donc aux pratiquants… le garde nous donne la carte des points en lot de consolation et nous conseille de revenir le week-end, lorsque c’est ouvert au public. Grrr !

De retour de la péninsule de Old Head, nous  prenons quand même un délicieux petit-déjeuner avec des scones maison, au point de vue en haut de la montée que l’on passe en maudissant ces crétins en bermudas.

A 10h, le café est désert. La gérante nous présente un très beau livre sur la côte sud-ouest et nous assure qu’on sera à Clonakilty ce soir car elle met 30 minutes en voiture… bref 35km et 6h plus tard nous arrivons quand même au camping à l’entrée de cette ville.
Nous découvrons les campings irlandais et franchement on ne se plaindra plus des français… ce camping à la ferme offre aux tentes un magnifique pré en pente et des douches en supplément pour la modique somme de 16€ à payer à un gars de passage en l’absence du gérant qui est à la traite.

Mercredi matin, nous passons en centre ville pour acheter une carte Sim locale pour pouvoir contacter nos hôtes plus facilement. A un magasin de vélo, un mécano nous dépanne pour la bâche avec un grand sac plastique transparent. Sa fougue irlandaise le pousse à nous montrer des photos de ses enfants en vélo… il est impressionné qu’Apolline reste tranquille dans sa chariotte car son fils de 2 ans est trop speed pour ça..

Les 47km d’hier nous confortent dans le fait qu’il ne faudra pas dépasser 35km en Irlande pour que ça reste faisable. Nous prévoyons donc 25 bornes grâce à la carte Michelin. Le portable en annonce 42… mais il doit se planter. A midi, nous réalisons que les indications en rouge sur la carte sont en fait des miles…

Pour nous remonter le moral, nous nous accordons une super pause pique-nique sur la plage, à l’abri du vent dans les rochers, avec un paysage de rêve, on enjoy !

Heureusement nous trouvons un camping au bout de 25km juste après un cercle mégalithique.

Nous discutons longuement avec un couple de français. Ils terminent un tour d’Irlande en vélo et woofing (travail dans les fermes) pour retourner en France pour l’été puis s’installer en Irlande (méfions-nous de ne pas avoir la même idée). Nous échangeons sur le matériel et le trajet puis sur les curiosités culturelles irlandaises.

La discussion se termine à minuit puis recommence jusqu’à midi le lendemain. Juste le temps de laisser passer la seule averse rencontrée jusqu’à présent. Et oui, car nous ne l’avons pas mentionné mais un autre problème avec l’Irlande, ce sont les coups de soleil. Une trop longue sieste a transformé les jambes de Daphné en glace vanille-fraise. Vraiment hostile ce pays.

Jeudi, après un départ tardif et 1h30 de vélo plein ouest, nous rejoignons le prochain resto. En l’absence de ragoût d’agneau, Julian se rabat sur le choix de Daphné : un fish&chips… mais avec une bière. Menu totalement incompatible avec un après-midi efficace. Nous profitons d’un très léger brumisateur qui nous rafraîchit pendant les montées pour s’arrêter bivouaquer au bout de 35km et le soleil nous rejoint pour le souper-purée. Vive les patates.

L’abbaye de Timoleague

Vendredi 24 mai, dernier jour pour rejoindre le point le plus sud-ouest de l’Irlande : Mizen Head. On réserve la montée finale pour demain car le phare n’est ouvert qu’en journée.

Nous dormons au camping au milieu des caravanes et des mobil’home, pas loin des jolis moutons qui ont peu à peu remplacé les vaches dans le paysage.

Nos copains les pigeons s’arrêtent eux-aussi dormir tout près… oui parce que c’était l’intrigue du jour : un 33 tonnes nous a doublé plusieurs fois sur la route avec comme inscription à l’arrière « pigeons Racing – a sport everybody enjoy » ou quelque chose comme ça… du coup on est parti en délire de courses de pigeons, ricanant des catégories de poids de pigeons, en devinettes de combien de pigeons il y avait là-dedans, on s’est demandé s’il y avait vraiment des pigeons… bref ça nous a tenu la journée… et nous avons eu quelques réponses le soir, quand les chauffeurs du camion l’ont ouvert pour nourrir et nettoyer les box : il y avait bien (selon les calculs de Julian) un bon millier de pigeons. Et oui, il existe bien des courses de pigeons, mais les passionnés de ce sport sont de plus en plus rares, et ce n’est pas spécifique de l’Irlande. Le lendemain, nous avons vu un autre camion comme celui-là, il devait y avoir un départ de course ce week-end…

Samedi matin, nous entamons la dernière montée pour rejoindre l’entrée du site de Mizen Head.

Plus nous avançons, plus la brume avance… nous espérons pouvoir voir les falaises tant attendues du point le plus au sud-ouest de l’île. Les nuages alternent avec le soleil, offrant de superbes vues sur notre camping et toute la baie l’entourant.

Nous visitons le bout du bout avec le vieux phare restauré.

Ce n’est pas un village mais bien notre camping…

Le pont d’accès au phare de Mizen Head

Nous continuons un peu de monter mais maintenant nous avons le vent dans le dos. Nous remontons vers le Nord. Un col est très agréablement gravi et nous permet de profiter des deux plus grandes descentes de notre voyage : 4 puis 7 km de descente ! Ces belles descentes nous permettent de faire une grosse étape de 42 km aujourd’hui.

Nous nous installons à Durrus près d’une crèche pour bivouaquer, nous ne serons pas réveillé par les cris des enfants demain puisqu’on sera dimanche. Apolline profite de la super aire de jeux.

Dimanche 26 mai, comme nous avons bien avancé hier, nous n’avons que 25 km à faire aujourd’hui pour arriver chez Markus, notre hôte WS.

Nous faisons quelques courses à Bantry, pique-niquons et mangeons une glace avant de s’enfoncer dans les terres, nous avons l’impression de nous perdre au fond de l’Irlande pour arriver chez lui, le suspens monte, nous avons hâte de le rencontrer.
Ce sont trois filles de 7 (jumelles) et 4 ans qui nous accueillent et nous font pratiquer notre anglais en nous racontant plein de choses. Apolline est contente de trouver d’autres enfants… Nous pouvons à loisir observer la maison écologique que Markus a construit lui-même et les super-jeux qu’il a installé dans le jardin pour ses filles. La maison en elle-même est super et le cadre également.

Un endroit idéal pour prendre un jour de repos, nous mettre à jour dans le linge et le blog.

Daphné passe le plus curieux examen d’anglais de sa vie, mais aussi le plus réjouissant : lire une histoire en anglais à des enfants dont c’est la langue maternelle et faire les devoirs avec les filles… trop rigolo !

5 réflexions sur « Faìlte en Eire : bienvenue en Irlande – Episode 1 – la côte sud de Cork à Bantry »

    1. Doucement Julian dans les chemins !

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  1. Gianluca PEVIANI 4 juin 2019 — 13 h 07 min

    Salut à vous tous,
    je viens de lire au sujet de l’Irlande et comprends que tout se déroule dans le bonheur et avec les joies de la petite Apolline, cela me rends heureux que votre voyage avance bien. Vous pourriez peut etre poster des photos de vos hotes devant leur maisons avec Apolline, pour avoir ensuite une série des visages que vous avez rencontrés? Bonne continuation et massé vous les jambes. Gros bisous de Gianluca

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  2. Pour les courses de pigeons, je tombe par hasard sur cet article : https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/loisirs/il-dresse-des-pigeons-de-course-depuis-plus-de-quarante-ans-a-orcines-puy-de-dome_13580049/?fbclid=IwAR2R6087kqmXTPr5a69W_j0LEKN_Mn9FSSr9aJoUzcqm-eTRrjO4elSMoy0
    Daphné, tu pourrais tirer une chariote avec une cage à pigeons, on sait jamais, s’il y a une panne d’internet ;))

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  3. Salut les aventuriers,
    Quel bonheur de vous lire. C’est chouette de voir que vous vivez l’aventure pleinement. Tout semble couler de source, même Apolline semble trouver ça tout à fait naturel 🙂
    Plein de belles rencontres et de découvertes, la vie au grand air…
    A très bientôt

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